Journal-ier Weblog

 

Juillet 2004 - le 19

La rencontre mystèrieuse ou l'expérience faussement ratée

 

Acte I. La rencontre de la cour intérieure, le 13 juillet 2004.

Scène 1. Le chien et la chatte.

Je suis devant mon ordinateur en train de travailler. Travailler prend essentiellement trois formes différentes chez moi même si le travail s'effectue invariablement avec la collaboration indispensable de mon ordinateur. La première forme concerne ma principale activité qui n'est pas du tout liée à l'informatique. La deuxième forme correspond à mon activité secondaire qui me prend quasiment autant de temps que la principale et qui est, elle, liée à Internet. La troisième, et dernière, forme de travail englobe mes loisirs qui sont proches de la seconde forme de travail mais qui sont totalement libres et gratuits.
Bref, je suis en train de travailler et ma compagne monte les escaliers pour me rejoindre. Elle venait de quitter notre petite chatte de 3 mois dans la petite cour intérieure (qui fait office de lieu de passage mais qui regorge de végétations donc très prisé par notre petit animal de compagnie) que nous partageons avec nos deux voisins. En fait, nos deux voisins ont leur propre jardin et nous, nous avons notre propre petite terrasse donc la petite cour n'est jamais source de conflit.

A peine ma compagne finit-elle de monter les escaliers, on entend du bruit provenant de la petite cour, on dirait un bruit de dispute entre chats. Ce genre de dispute étant déjà arrivé entre notre chatoune et un chat adulte, je me lève dans l'intention de ramener le calme ou plus précisemment, d'essayer de sortir notre petite chatte de cette dispute. A peine je fais 3-4 pas, on entend un bruit strident vraiment impressionnant, je jette un coup d'oeil rapide par la fenêtre et j'ai l'impression qu'il y a un micro-tremblement de terre dans les végétations de la petite cour. A la seconde même, je dévale les escaliers car j'ai compris que cette fois-ci, la dispute dégénère. Je traverse notre petite terrasse en trombe et ... que vois-je ? Notre chatte se trouve juste entre les pattes d'un chien de taille assez imposante. Je me trouve donc nez à nez avec ce chien - en pleine chasse - que je n'ai jamais vu dans le voisinage proche. Sur le coup, je ne me pose pas de question donc je m'avance en agitant mes bras et en criant deux fois de suite : "allez, va-t-en". Ouf, le chien lâche sa proie (notre gentille chatoune) et, ô quelle chance pour moi, il n'a pas tenu rigueur de mon intervention impromptue. Il repart en sortant par notre portail (d'ailleurs, j'étais un peu vif en discutant avec notre voisine car je croyais que c'était elle la fautive qui a laissé le portail ouvert et qui a donc permis l'intrusion du chien, les autres voisins étant partis en vacances). Notre petite chatte poursuit courageusement (héroïquement, vous verrez) l'intrus jusqu'au portail puis se cache immédiatement sous la cabane qui se trouve juste à côté du portail. Elle reste sans bouger dans cet endroit qui fait environ 10 centimètres de hauteur. Comme vous le devinez, je n'ai même pas essayé de me glisser dessous pour la récupérer. On attend, on attend... tout en l'appelant avec notre voix la plus douce et la plus mielleuse, appel agrémenté de son pâté et de ses croquettes préférés. On attend, on attend....

Scène 2. La clinique

On rentre au rez-de-chaussée en surveillant la terrasse. On reste assis. Au bout de cinq minutes, notre chatte nous rejoint et se dirige directement sous un meuble. Elle se cache car le danger n'est peut-être pas encore tout à fait écarté (si je suis bien son raisonnement). Mais ayant compris que le lieu est sécurisé, elle sort rapidement de sa cachette et prend la direction de ses gamelles (eau et nourriture). Ma compagne et moi remarquons à cet instant que notre petite chatte boîte en se déplaçant. On s'approche d'elle, ma compagne la prend doucement et on constate en même temps que la chatoune est blessée. Oui, la cuisse de la patte arrière droite comporte une blessure assez importante. Il est environ 19h50. Il faut trouver un vétérinaire de garde. Une recherche rapide sur Internet me permet d'obtenir le numéro de téléphone de SOS Véto de notre région. J'appelle mais la ligne est occupée. L'atmosphère est électrique. Aucun mot ne sort de ma bouche et ma compagne reste silencieusement à côté de notre petite chatte. Je réessaye et ça sonne. Trois sonneries et quelqu'un décroche, c'est le vétérinaire himself (lui-même). Je décris brièvement ce qui nous arrive et il me dit d'emmener la chatoune. Je prend l'adresse et, ô bonne surprise, la clinique se trouve à 5 minutes de chez nous ! On embarque, tous les trois, dans la voiture. Direction la clinique.

On sonne, le vétérinaire nous ouvre et nous fais entrer tout en lavant rapidement le sol entaché de sang. Je regarde le chien tenu par son maître dans la salle d'attente et j'ai compris tout de suite que le sang provennait de ce chien qui porte un pensement sur sa patte avant droite. Le vétérinaire nous fait asseoir dans la salle. On patiente environ 5 minutes et il nous invite à entrer dans son cabinet. On pose la cage sur la table d'examen et fait sortir notre petite chatte. Le vétérinaire la prend, voit la blessure, tâte les endroits périphériques à la blessure et nous dit :"apparemment, rien n'est cassé, mais je la garde cette nuit pour l'examiner et faire les points de suture".
Vers 22h30, notre téléphone sonne, ma compagne décroche, c'est le vétérinaire qui a appelle comme pour donner des nouvelles de la chatoune. Il dit qu'il est débordé et qu'il va enfin pouvoir s'occuper de notre petit félin.

 

Acte II. Les retrouvailles et la convalescence, le 14 juillet 2004.

Scène 1. Le retour.

Le 14 juillet, Fête nationale de la République Française, jour férié, nous nous levons à 8h30. Hier, le vétérinaire nous a dit qu'il nous appellera ce matin pour que l'on vienne chercher notre petite chatte. On traîne un peu dans le lit tout en écoutant la radio. Je ne me rappelle plus de ce qu'on a entendu car j'ai la tête ailleurs.
Je me lève, j'ouvre les fenêtres, toutes les fenêtres. C'est mon petit rituel.
9h15, le téléphone sonne, c'est le vétérinaire qui nous annonce que tout s'est bien passé et que nous pouvons désormais récupérer notre petite chatte. Ma compagne a eu le temps de finir son petit déjeuner mais pas moi ! Je suis un peu plus gourmand qu'elle, on ne se refait pas.

On chemine vers la voiture fébrilement. On démarre, direction la clinique vétérinaire qui est à 5 minutes de chez nous (je le rappelle). On arrive dans le parking de la clinique (c'est quand-même pratique une clinique vétérinaire avec un parking privé), on sonne, une femme d'entretien nous ouvre en disant : "la porte n'était pas fermée". On entre et la personne qui fait l'accueil-secrétariat nous fait patienter dans la salle d'attente. J'ai le temps d'observer, j'aime observé mon environnement quand je suis à un endroit précis. Je porte rarement un jugement sur ce que je vois mais j'aime bien observer et il m'arrive de me poser des questions quand quelque chose attire mon attention. Souvent je m'étonne de tout et de rien. J'ai par exemple observé que diverses nourritures et autres produits pour chiens et pour chats sont exposées sur des étagères ouvertes (en libre service) dans la salle d'attente et que l'accueil se trouve en face de l'entrée (à certains endroits, l'accueil se trouve à gauche ou à droite de l'entrée principale).
Cinq-six minutes passent, le vétérinaire vient nous chercher dans la salle d'attente et nous fait entrer dans son cabinet. Notre chatoune est bien là, la peau (la blessure) est recousue. Le vétérinaire la fait marcher un peu pour vérifier sa démarche, il dit : "tout va bien". On remet la "petite terreur" dans sa cage de transport. Entre temps, le vétérinaire sort d'une enveloppe deux radios des pattes du chat prises la veille. Il nous explique en détail les clichés qui montrent que les pattes de notre chatte sont intactes. Ouf !

Le vétérinaire prend le temps de discuter avec nous. Etant adepte des relations humaines, je profite de sa disponibilité pour poser quelques questions telles que la notion de territoire chez les chats, la domination et la hiérarchie dans un groupe de chats, etc. Et oui, je me suis toujours posé ce genre de question et j'ai eu des réponses mais pas de la part d'un vétérinaire. Là comme j'en ai un "sous la main", j'en profite !
Après cette discussion sympathique, nous devons sortir notre porte-monnaie pour régler les honoraires ainsi que les médicaments de la petite chatte. Rendez-vous est pris pour les vaccins .... dans une dizaine de jours.

Tout le monde en voiture ! On rentre à la maison !

Scène 2. La convalescence.

Nous sommes aujourd'hui le 19 juillet. Environ une semaine après la tragédie, la chatoune se porte bien. La plaie se cicatrise correctement et elle gambade comme une adolescente (en fait, elle est préadolescente). Je pense que dans une semaine, la rencontre de la cour intérieure ne sera plus qu'un mauvais souvenir et notre chatte sera de nouveau la petite terreur de la maison.

Finalement, la rencontre avec le chien constituait une expérience pour notre petite chatte. Une expérience apparemment ratée si l'on considère sa tournure mais je pense qu'elle n'est que faussement ratée. Cette expérience possède en effet des côtés positifs : la chatoune a appris beaucoup sur les chiens, ce qui lui sera toujours utile dans sa vie de chat ; elle a mûri un peu plus vite et a ainsi gagné en prudence et en sérénité, ce qui est positif ne serait-ce que pour sa vie quotidienne et ses déplacements dans le hameau.

A bientôt,
Béloukel.

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