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Février 2005 - le 03

Les (plus ou moins) jeunes loups.

C'est connu ! Les jeunes loups aux dents longues se recontrent dans tous les métiers ! Mais on sait aussi qu'ils sont particulièrement présents dans certaines branches telles que la banque, la finance, le conseil et le commerce.
Ce qu'on entend moins, c'est que l'Education Nationale comporte aussi son lot de jeunes loups qui n'ont rien à envier à ceux de la finance !

Et oui, après la surprise et avec un peu de recul, force est de constater que l'on n'est pas loin de la réalité en affirmant cela.

Comme je connais vaguement le milieu de l'enseignement supérieur (Université, etc.), je voudrais en parler un peu car on le considère souvent comme un havre de paix et de solidarité entre les hommes et les femmes qui le composent. On arrive même à penser que l'enseignement supérieur (et les établissements de recherches) sont peuplés d'individus qui pensent uniquement à la transmission et à la production des connaissances pour le bien de tous. Ces individus seraient droits et honnêtes, des bosseurs qui ne pensent guère aux honneurs, richesse et pouvoir.
Oui, je pense que c'est vrai. Oui, je pense que la grande majorité de ces enseignants et chercheurs sont des personnes qui font leur travail honnêtement et qui ne visent ni honneurs ni pouvoir. Je ne parle pas de richesse car ce serait les insulter que de dire qu'elles peuvent s'enrichir avec leur salaire de fonctionnaire.

Mais il y a quand-même un bémol. Ce bémol vient tout simplement d'un constat selon lequel des enseignants et des chercheurs font tout pour accaparer et/ou maintenir le pouvoir et par truchement les honneurs... ou l'inverse.

Cas assez typique et courant ?

Prenons par exemple un enseignant et/ou chercheur qui a entre 40 et 50 ans et qui a une "belle trajectoire". Une "belle trajectoire", d'après ce que j'ai compris, c'est :
- Etre Professeur d'Université (ou équivalent dans la recherche).
- Avoir une longue liste de publications (articles, ouvrages, etc.)
- Avoir dirigé un ou plusieurs ouvrages collectifs (valable surtout en sciences humaines et sociales).
- Publier dans des revues connues dans son domaine.
- Publier régulièrement (au moins quelques articles par an et tous les ans).
- Membre d'un ou de 2 centres de recherches (dont au moins 1 réputé).
- Membre d'un ou de plusieurs comités (scientifique, de rédaction, etc.) de revues ou de maisons d'éditions.
Etc...

Ce profil d'enseigant et/ou chercheur est le type même de celui (ou celle) qui se croit parfois tellement supérieur à ses collègues qui publient moins, qui appartiennent aux grades inférieurs qu'il (elle) se permet de rabaisser d'une façon ou d'une autre ces "inférieurs" ! Ces "inférieurs" sont souvent non sortants de grandes écoles, ont mis du temps pour arriver là où ils sont, publient moins, titulaires d'un grade inférieur (au Professeur d'Université, directeur de recherches, etc.), etc.
Certains jeunes loups de l'enseignement supérieur ou des établissements de recherche s'en donnent à coeur joie et ne ratent aucune occasion pour s'asseoir sur la tête de ses collègues moins "performants", moins "connus" (ou inconnus), moins "jeunes loups", plus humains.

Non, les têtes bien pleines ne sont pas toujours des têtes bien faites. Non, derrière une intelligence "scientifique" se cache parfois un cancre "social".

A bientôt,
Béloukel.

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